La féminité à l’état pur.

Flavie Paris est la féminité incarnée. Une créatrice généreuse qui noue des relations étroites, presque intimes avec ses clientes, lorsqu’elle les rencontre pour créer, « à 4 mains », des bijoux sur mesure. Elle les inspire au quotidien via son compte Instagram, qu’elle nourrit elle-même. Découvrez cette personnalité chaleureuse et attachante au travers de ses propos.

« L’instinct et l’envie font que la réussite est à portée de main. »

Quel a été le déclic pour vous lancer dans la joaillerie, et le parcours qui vous y a menée ?

Le bijou, c’est l’histoire de ma vie. Les bijoux m’ont toujours accompagnée, où que j’aille, depuis ma plus tendre enfance. J’ai su très tôt que j’en créerais. Mes parents ont souhaité que je poursuive une formation supérieure « classique » après le bac ; il m’a donc fallu attendre la fin de mon Master 2 d’histoire de l’art et d’archéologie à la Sorbonne pour débuter des études à la Haute Ecole de Joaillerie, en alternance. J’ai réalisé cette dernière dans la prestigieuse Maison Cartier. J’ai ensuite passé 3 ans à Hong Kong, où j’ai appris à manager des équipes puis, j’ai décidé de rentrer en France pour y lancer FLAV Paris en 2015.

Quelle est votre singularité dans le monde de la joaillerie ?

Je compte parmi les créatrices qui travaillent « à l’ancienne », utilisant la technique de la fonte à cire perdue. Je sculpte mes bijoux à la main. Après quelques années d’exercice, j’ai reçu le titre de « maître d’art » décerné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat pour illustrer l’expertise d’un artisan dont les pièces sont fabriquées à la main en France. C’est honorifique ; et certainement rassurant pour mes clients !

Quelles-sont vos sources d’inspiration ?

L’architecture, de Paris notamment, pour ma première collection « Paris by Paris », qui porte un nom clin d’œil à mon patronyme et revisite les lieux emblématiques de la capitale. Et surtout, l’amour. Le bijou est un symbole d’amour et ne vit que pour procurer de la joie à celui qui l’offre et à celui qui le reçoit. Les miens sont souvent inspirés des mythes et de la magie de cultures lointaines – l’Egypte antique, ou l’Inde de Bollywood – et de manière générale, très épurés et graphiques, à l’image de mes pièces pyramidales.

Quelle est votre motivation au quotidien ?

La relation intime avec mes clientes est l’essence même de mon travail. Je prends le temps de les écouter, j’apprends à les connaître. Et je crée pour elles, en mêlant leur cœur au mien, afin de raconter leur histoire. Mes clientes me choisissent pour mon style mais je fais beaucoup de sur mesure. Nous avons développé des liens forts, de confiance. Et si, à mon image, mes clientes ont envie de s’affirmer, d’assumer leur part de féminité, de porter des robes et des décolletés, c’est tant mieux. Je me fiche, personnellement, du regard des autres.  J’aime transmettre ces valeurs à ma communauté.

Quelle est votre vision de votre métier ?

J’aimerais que le métier soit transparent, sincère, honnête, juste et éthique. Je travaille dans le respect de la planète : tout vient de Paris, tout est fait à la main. Je dévoile l’envers du décor à mes clientes, la phase de fabrication ; c’est ma manière à moi d’être transparente. Quand j’ai commencé, mes clients me demandaient des modèles assez classiques. Aujourd’hui on vient pour mon style et ma vision.

Votre pièce préférée ?

La « bague Hatchepsout », qui porte le nom d’une femme pharaon. Je l’avais abandonnée dans un tiroir après l’avoir créée il y a une dizaine d’années. Mais le regard que l’on porte sur les choses les change ; si l’on aime quelque chose, ça lui donne de la valeur. Aujourd’hui cette bague est même devenue l’un de mes modèles phares.

Votre collection préférée ?

Ma « collection Sautoir Automne 1920 » : la simplicité incarnée en termes de design. La femme peut toucher en permanence son sautoir autour de son cou, tel un bijou doudou qui rassure.

Que signifie pour vous être femme créatrice au XXIème siècle ?

Être joaillière, au XXIème siècle, cela signifie pour moi, créer à destination d’une femme libre, une femme sensuelle qui ose assumer sa féminité.

Je ne veux pas m’enfermer dans un style. Le créateur doit se renouveler et vivre avec son temps, ne pas revisiter toujours les mêmes thèmes, proposer des surprises. La création correspond à une humeur, à une envie quotidienne ; tout est dans le mouvement, rien n’est figé.

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